La paresse nous perdra. [Libre]

La classe Europe était rassemblée dans un gymnase pour un cours de sport. Toute les nations présentes avaient abandonné leurs uniformes pour une tenue plus légère et confortable; une tenue de sport, tout simplement.
Une rouquine à l'air rêveur était au fond du groupe, seule. Elle était toujours seule, elle ne parlais jamais à personne à quelques exceptions près. De toute façon elle n'avait jamais rien d’intéressant à dire, du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle avait donc pris l'habitude de rester dans son coin et de n'ouvrir la bouche que si nécessaire. Éire regardait les autres d'un regard vide, ils semblaient de bonne humeur et ils parlaient entre-eux. Le professeur arriva munis de son calepin et d'un stylo. Même si elle se débrouillait bien en sport, elle détestait cette matière. Ce professeur était des plus sévère et particulièrement énervant lorsqu'il s'agissait de gymnastique.

— Aujourd'hui nous allons commencer le trimestre de gymnastique, dit-il en souriant.

L'horreur. La jeune femme sentit comme une douleur se rependre dans son ventre, et dans l'angoisse, elle se hâta de trouver une excuse pour sécher le cours de sport.. « Et si j'essayais d'aller à l'infirmerie ? » se dit-elle. C'était courant, mais simple et sûrement très efficace. Et puis c'était la première fois qu'elle allait demander à sortir d'un cours, il était obligé de la croire, pourtant elle hésitait, se demandant si c'était une vraiment bonne idée.

— E..Excusez moi, Monsieur, dit-elle timidement en levant la main. Je ne me sens pas bien..
— Vraiment? Eh bien.. Lui répondit le professeur, sans quitter des yeux son calepin. Feliciano, tu me fera le plaisir d'accompagner ta camarade à l'infirmerie.

Oh non.. Il ne manquait plus que ça, que quelqu'un l'accompagne! Sa douleur au ventre n'en fut que grandissante. « Ça va aller, pensait-elle pour se calmer, je suis sûre qu'il n'est pas du genre cafteur.. ». Elle chercha du regard l’interpellé, ignorant le regard interrogateur des autres élèves.

[Hors RP]Bon eh bien, il fallait bien se lancer dans quelque chose..
Désolée, je reprend l'idée des cours.. xD[/Hors RP]

Les cours de sport...

Feliciano, de la classe Europe, de la prestigieuse World Academy W., n'aimait pas trop le cours de sport. Le simple fait de courir et de sauter ne le réjouissait pas du tout.
La cloche du troisième cours venait de sonner. Le jeune homme quitta son pupitre ainsi que la salle de classe ou il était et se dirigea vers les vestiaires en compagnie de ses amis. Les autres semblaient réjouis à l'idée de faire de l'éducation physique, ce qu'il ne comprenait pas vraiment. ''Pourquoi faire du sport alors que je pourrais directement rentrer chez moi et tout simplement faire une bonne siesta, vee~?'' Arrivé à destination, Italy se changea, mit sa tenue de sport, prit sa bouteille d'eau et passa faire un tour au toilettes. ''Je vais être capable de passer au travers de ce cours, je ne suis pas une mauviette! Sauf que le prof fait peur, mais c'est une autre histoire, vee...'' se dit-il. C'est ce qu'il se disait à tous les cours, sans exception, pour se donner du courage. Après avoir passé une éternité aux toilettes, il finit par sortir et se dirigea vers le gymnase. Tout le monde étaient déjà arrivés et assis excepté le professeur, qu'il n'aimait pas trop, celui qui l'avait fait souffrir affreusement durant les trimestres précédents. Il s'assit près de Ludwig, Gilbert et Francis et se mit à parler avec ses camarades. C'est ainsi qu'il remarqua du coin de l’œil une jeune fille de son groupe, qui était assise toute seule dans son coin. Elle restait silencieuse et ne bougeait pas d'un poil, faisait juste contempler les autres élèves.
En un battement de cœur, le professeur entra dans la salle.
Tout le monde se tut et se tournèrent vers cet homme imposant.

        — Aujourd'hui nous allons commencer le trimestre de gymnastique, dit-il en souriant.

Feliciano, qui était sur le bord de faire pipi dans ses pantalons tellement qu'il était stressé, se mit en petite boule et continua à écouter parler le professeur qui avait entamé un discours à propos de comment le sport était important pour une nation.
Italy tomba dans la lune un bon moment avant que le prof le ramène sur Terre.

        — Vraiment? Eh bien... Feliciano, tu me fera le plaisir d'accompagner ta camarade à l'infirmerie.

        — Euuu... Ahh, d-d'accord!

Il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait au début mais ensuite vit le professeur, qui avait bien vu que son élève n'avait pas compris comme il fallait son commandement, pointer en direction de la jeune fille qu'il avait vu seule plus tôt et Feliciano comprit qu'il devait l'accompagner à l'infirmerie. Quelle joie! Il allait manquer son cours! Il se dirigea dehors en gambadant. Lorsque ils sortirent de la salle, il décida d'engager la conversation.
         —Ciao! Mi chiamo Feliciano! Heureux de te rencontrer, vee~ Comment t'appelle-tu?

Il souria tendrement en attendant que la belle à la chevelure rousse lui réponde.

Les craintes de la jeune fille ne firent qu'empirer lorsqu'elle vit le professeur la montrer du doigt. Elle détestait ça, ça l'énervait et l'agaçait plus que tout. Elle avait aussi l'impression que tout le monde venait de découvrir qu'elle était là, qu'elle existait. C'était de sa faute, elle qui n'est pas sociable, mais elle ne put s'empêcher de rejeter la faute sur les autres nations ignorantes.
Dans un soupir, elle suivit son camarade hors de la salle sans un mot, comme d'habitude, jusqu'à ce qu'il prenne la parole :

— Ciao! Mi chiamo Feliciano! Heureux de te rencontrer, vee~ Comment t'appelle-tu?
— Éire... dit-elle sans un sourire.

Encore un qui ne savait pas comment elle s'appellait. Encore un qui ne savait même pas qui elle était. Que venait-il de dire ? « Heureux de te rencontrer ? ». Il lui semblait qu'elle l'avait vu dès qu'elle était arrivée, elle avait vu tout le monde lors du premier jour de classe. Pourtant elle avait l'impression que personne ne daignait prendre en compte qu'elle existait, ni même savoir son nom. Malgré tout ce qu'elle pouvait se dire dans sa petite tête rousse, elle était bien contente qu'il engage la conversation, qu'il s'interesse un peu à elle. Elle s'était pris d'un élan d'affection pour cet italien, même si elle avait de la peine pour lui : Éire ne savait pas tenir une conversation. Alors si il ne savait pas non plus, ils ne continueraient jamais bien longtemps sur cette idée.

Après avoir été suffisamment loin de la salle et à l'abri des regards, elle s'arrêta. Et non sans vérifier que personne n'était dans les parages, elle voulu prendre la parole, mais elle ne savait pas vraiment quoi dire. L'angoisse s'attaquait maintenant à son visage qui était devenu blême. Elle se tortillait une mèche de cheveux, signe d'extrême anxiété chez elle. Ne sachant par où commencer vraiment, elle se sentit bête à attendre.
Après un long silence gêné et idiot, elle osa enfin prendre la parole. Après tout c'était peut être l'enjeu d'une heure de colles, ou deux vu sa chance.

— Dis Feliciano... dit-elle d'une voix qu'elle voulait normale. Ça te dirait de sêcher le cours de sport en intégralité?

Idée idiote, certes. Mais elle n'avait vraiment pas envie de revenir après que l'infirmière ait piqué sa crise sur les enfants qui utilisent toujours l'excuse de bobo au ventre. Elle attendit sa réponse, priant pour qu'il ne court par à la rescousse du prof'. Éire pouvait déjà s'imaginer la scène : elle allait se coltiner l'étiquette de « l'élève inintéressante qui s'amuse à jouer la kai-ra », et ça ne lui plaisait pas.